Nous le disions mardi, et Christian Prudhomme l’a répété ce mercredi : le feuilleton Contador n’est pas terminé. Blanchi, Alberto Contador n’a pas perdu de temps : autorisé à prendre à nouveau part à une compétition, le voilà qui participe, dès ce mercredi, au Tour d’Algarve, dont il est le double tenant du titre. Suspendu provisoirement par Astana puis Saxo Bank depuis près de cinq mois, Contador tient là sa première victoire : celle d’avoir le droit d’accrocher un dossard à son nouveau maillot. Mais s’il est pour l’instant libre de courir, ses avocats pourraient avoir encore un peu de travail ces prochaines semaines.
S’ils choisissent de s’orienter en ce sens, l’Union cycliste internationale (UCI) et l’Agence mondiale antidopage (AMA) ont en effet respectivement 30 et 51 jours pour interjeter appel de cette décision de la commission de discipline de la Fédération espagnole de cyclisme (RFEC). Devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), Alberto Contador pourrait se voir requis à son encontre une suspension de deux ans, à la demande des instances internationales. L’UCI, qui selon l’Équipe aurait commis un vice de forme dans la procédure – cela reste à confirmer -, a réagi à la levée de suspension d’Alberto Contador, précisant que le dossier allait être examiné une fois réceptionné. L’AMA, elle, suit la même ligne directrice.
Pas sûr que ça s’accélère
Si un appel est interjeté, cela ne peut pas être suspensif, à moins que l’UCI et/ou l’AMA apportent la preuve formelle qu’Alberto Contador a commis une faute. Les parties seraient ensuite tenues de s’expliquer devant le Tribunal arbitral du sport, organisation qui disposera de quatre mois supplémentaires pour émettre un jugement, à moins qu’une procédure accélérée d’arbitrage soit demandée. Depuis l’annonce, le 30 septembre 2010, du contrôle positif du coureur au clenbuterol, il a fallu prêt de cinq mois à la RFEC pour accoucher d’un verdict. Dès lors, il est probable que le feuilleton Contador continue d’avancer avec lenteur. Dans tous les cas, l’affaire devrait être close avant juillet, c’est-à-dire avant le Tour de France, pour ne pas que la grande boucle démarre sans l’identité de son tenant du titre.
Début 2009, alors qu’Alejandro Valverde était sous le coup d’une suspension prononcée par le Comité national olympique italien – laquelle était applicable uniquement sur le sol transalpin -, l’UCI avait saisi le TAS pour la sanction infligée au Murcien soit élargie à l’ensemble du territoire mondial. Obtenant finalement gain de cause, mais après de très longs mois d’attentes. Cela n’avait nullement empêché le coureur de la Caisse d’Epargne de participer à des compétitions. Bien évidemment, tous les résultats d’Alejandro Valverde, du 1e janvier 2010 à la date de sa suspension, furent ensuite annulés. Alberto Contador va à présent être dans la même situation. Entre le 16 février et le jugement du TAS, l’Espagnol est libre de courir. Seulement, si une suspension après appel est prononcée, il serait alors dépossédé de tous ses résultats acquis durant la période en question.